Il y a 30 ans (1977), j’ai eu la chance, comme beaucoup d’entre vous, de participer au 1<SUP>er</SUP> examen d’entrée à l’université en Chine. Ah là là, quel souvenir.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-comfficeffice" /><o:p></o:p>
<o:p></o:p>
1977 a été un moment marquant dans mon trajectoire personnel. En effet, après 5 ans d’apprentissage à l' école, la règle de l’époque voulait que l’on aille se faire rééduquer à la campagne. Je n’arriverai jamais à comprendre que le bled isolé, arriéré, rustique et lointain aurait besoin de la langue étrangère. Néanmoins, on donnait raison 100% à Mao qui a été un sacré divan et tout ce qu’il prônait a été notre directive à suivre.<o:p></o:p>
<o:p></o:p>
La nouvelle de la perte du pouvoir des Quatre était une nouvelle surprenante, presque inattendue. Je me souviens encore des manifs de soutien en plein air et des rassemblements de défoulement. Mais ce n’est pas tout. Vint la nouvelle que la porte d’université serait ré ouverte à ceux qui ont passé l’examen avec succès.<o:p></o:p>
<o:p></o:p>
Quel défi. En l’espace de 6 mois, je me suis consacré corps et âme à des préparations scolastiques intenses et stratégiques. Des maths, le chinois, la politique (Eh oui)… On a vécu des moments palpitants aussi bien politiquement que psychologiquement : le vide idéologique cède place au pragmatique, la politique à la compétence professionnelle… On a vu la lumière au bout du tunnel.<o:p></o:p>
<o:p></o:p>
Et Puis est arrivé le jour d’examen, ce certain jour d’été 1977. Pour éviter des ennuis d’embouteillage, je me suis levé à 5 heures du matin. 2 heures de déplacement pour venir à l’Université des Langues étrangères de Shanghai. Il faisait beau ce jour-là, comme le sourire de grand nombre des parents accompagnateurs en avait témoigné. Mais la mine des candidats était plutôt tendue, voire sombre, car c’est la première fois que l’on a testé de vrai nos connaissances. De plus la compétition était féroce : 1 sur 10 seulement. J’étais gêné de demander aux autres si ils ont bien passé, et puis personne n’était sûr. Pendant un court laps de temps de pause, tout le monde s’est pressé de changer de matière et de manuels et essayait de revoir avant d’aller en bataille… L’examen était présumé difficile, du moins selon le standard d’époque, et cela a duré 3 jours. C’était 3 jours d’enfer.<o:p></o:p>
C’est le français qui m’a privilégié, car limité dans le temps, il n’y avait pas beaucoup d’inscrits pour la matière de français. On a été admis facilement à l’université. Et puis, les bonnes nouvelles se succèdent….<o:p></o:p>
<o:p></o:p>
Merci le français qui m’accompagne 3 décennies.<o:p></o:p>
Voilà trente ans se sont écoulés. J’aime encore cette belle langue.<o:p></o:p> |