本地法语报纸的报道, 看不太懂,不知是褒是贬
Soirée hors de l'ordinaire avec Coco Zaho, Stéphane Huchard et Elektro Bamako
Philippe Renaud
La Presse
Collaboration spéciale
Entre un cours de saxophone d'une heure, un concert pour quatuor et wagon de métro parisien et une performance de jazz vocal chinois, la soirée d'hier sur l'aire du Festival de jazz n'avait vraiment rien de banal. À en croire l'achalandage constaté pour un jeudi, la curiosité des mélomanes a été piquée par la gamme de propositions qui était offerte.
Par où commencer? Allons du côté du batteur français Stéphane Huchard, accompagné d'un joueur de Rhodes, d'un bassiste et d'un bugliste. Bonne scène, mauvaise plage horaire: Huchard et son groupe tricotent un jazz nocturne dépouillé aux accents électro, logé à 19 h sur la scène du parc Hydro-Québec. Ce que nous avons attrapé était agréable, sauf qu'on ne démarre pas une soirée avec des compositions aussi atmosphériques. Ç'aurait pris encore plus de nuages, tiens, pour tamiser le ciel...
Huchard, ravi de venir jouer «sur la terre de nos cousins», avait pourtant une proposition séduisante et originale. Puisant dans ses souvenirs de jeunesse alors qu'il accompagnait au boulot son père, chauffeur de métro à Paris, le batteur a enregistré le paysage sonore du grand spaghetti multicolore qu'est le réseau de transports en commun parisiens. Les sons du métro étaient ensuite agencés dans les compositions, linéaires mais constamment en mouvement, un brin mélancoliques (c'est l'effet du bugle marié aux sonorités du Rhodes). Joli.
À l'autre extrémité du site, dans le parc des Festivals, une tout autre fête prenait forme, dès 19 h 30. L'écho du rythme m'y attirait alors que je déambulais sur l'esplanade: ah tiens, un autre Africain qui s'amuse avec des rythmes synthétiques, à la manière de ce qu'on a fait dans cet Elektro Bamako qui réchauffait le Métropolis pour Amadou et Mariam.
Quelle surprise! Ce n'était pas une boîte à rythmes qui poussait ce rythme dub-house, c'était la belle section rythmique (batterie rock, basse électrique, congas et tam-tams) du chanteur guinéen Sekouba «Bambino» Diabaté, surnommé la «voix d'or de Guinée». Et c'était tout à fait ce dont j'avais besoin en ce début de soirée: son style de chant, passant de la psalmodie à la déclamation, interpellait les festivaliers, nombreux à cette heure.
L'accompagnement, avec la kora, le balafon et les synthétiseurs, enrobait merveilleusement le rythme très dansant, ultramoderne. Devant moi, un jeune homme retrouve sa maman qui se laissait porter par le groove guinéen. «C't'écoeurant, hein?» qu'elle lui demande. Le p'tit bonhomme a eu un déhanchement en guise de réponse. Le genre de spectacle qu'on a envie d'entendre ailleurs, dans un petit bar disons, et jusqu'à tard dans la nuit.
Vieux Shanghai
À 20 h, le chanteur jazz chinois Coco Zaho donnait son premier concert à Montréal, devant les portes du Complexe Desjardins. On en a appris un peu plus sur le curieux personnage: dépisté par le vibraphoniste québécois Jean Vanasse (qui est monté sur scène, le temps de quelques chansons), Coco a récemment lancé l'album Dream Situation sur le label Effendi.
Il chante, en anglais et en mandarin, ses compositions, celles des autres, et des chansons populaires du «old Shangai», comme il disait, façon jazz libre. Sa voix possède beaucoup de force, un timbre délicatement nasillard, un registre plutôt élevé et un trémolo marqué. Bien que les arrangements de ses «chansons du vieux Shanghai» nous amènent en terrain connu, Coco nous fait néanmoins perdre tous nos repères, par ces mélodies étranges et la langue avec laquelle il les chante. Plusieurs représentants de la communauté sino-montréalaise étaient devant la scène pour assister à cette rare première.
Et puis, ce cours de saxophone? Sachez d'abord que la grande tente du Salon des instruments de musique et des musiciens de Montréal (le SIMMM), érigée depuis le début du festival, est désormais ouverte, juste devant le parc Hydro-Québec. Entre 14 h et minuit, on y organise des ateliers d'apprentissage. Et à 20 h, jusqu'à demain, c'est le sax qu'on y enseigne. Grâce aux bons soins de professeurs, une vingtaine d'apprentis virtuoses à qui on avait prêté les instruments s'appliquaient à apprendre à jouer When The Saints Go Marching In. Garanti, vous saurez jouer ce standard au bout de 60 minutes, fous rires en prime!
Bon, ça ne fera pas de vous un Branford Marsalis, mais à mes oreilles, ça sera déjà mieux que du Kenny G. On y enseigne également l'harmonica et la guitare, mais, Dieu merci! pas le violon... Horaires des activités sur le site Web: www.simmm.ca. |