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Je crois que Monsieur le Garyw n'est pas incorrect. Mais il a ecrit plus oralement.
Je voudrais faire mes remerciements à Monsieur Lucienmike pour votre initiative, et j'espére de participer souvent à ce forum.
Nous demandons une manchette chaque jour à discuter et ecrire. Veuillons corriger des erreurs que nous devons faire surement.
Aujourd'hui, je vous propose la manchette ci-dessous:
L'échec du FMI, pompier pyromane pour des pays en difficulté
• LE MONDE | 13.08.02 | 11h03
• MIS A JOUR LE 13.08.02 | 13h27
"Quand neuf patients sur dix soignés par un même médecin meurent, il est clair que le médecin ne sait pas ce qu'il fait." Ainsi parle Joseph Stiglitz, Prix Nobel 2001 d'économie. Dans son livre, La Grande Désillusion, l'ex-vice-président de la Banque mondiale, nouveau héraut des pourfendeurs de la doctrine libérale que le FMI impose aux pays en difficulté, ne cesse de dénoncer les erreurs de l'institution "dans tous les domaines où elle est intervenue" : le développement, la gestion des crises et la transition du communisme au capitalisme.
A la lumière du tremblement de terre financier en Amérique latine, il est difficile de lui donner totalement tort. Trois pays du cône sud, l'Argentine, le Brésil et l'Uruguay, dont le Fonds a longtemps chanté les louanges, sont sur le point de jouer un remake de la crise de la dette qui, partie d'Argentine en 1982, avait entraîné la défaillance successive du Brésil et du Pérou. Les politiques macro-économiques menées sous la houlette des institutions de Bretton Woods ont plongé l'Argentine dans un désastre économique et social, même si l'incurie de sa classe politique a sa part de responsabilité. Le programme signé avec l'Uruguay n'a pas évité l'implosion du système bancaire et l'effondrement du pays qui connaît sa quatrième année de récession. La stricte observance d'une orthodoxie économique n'a pas épargné au Brésil de graves turbulences financières. Dans le même temps, la pauvreté gagne du terrain. Elle touche 44 % de la population latino-américaine. En dix ans, le nombre de chômeurs a doublé.
UN PIEUX BILAN
Il ne faut pas chercher loin pour trouver des exemples des mauvais dosages prescrits par le FMI. En 1997 et 1998, non seulement l'institution n'a pas su déceler les signes avant-coureurs d'une crise en Asie, mais, une fois la maladie déclarée, les potions administrées par les "bons docteurs" de la 19e Rue à Washington ont non seulement aggravé la situation mais ont fait basculer, en Thaïlande, en Indonésie et en Corée, des millions de personnes dans le chômage et la pauvreté. Seule la Malaisie a résisté à la vague, grâce à son premier ministre, le Dr Mahattir, qui a refusé de se plier aux exigences du gendarme du monde. Sans pitié, Joe Stiglitz rappelle ce pieux bilan : "Indonésie, Thaïlande, Corée, Russie, Brésil et Argentine : six échecs en moins de six ans, c'est beaucoup."
Critiqué pour avoir imposé aux pays en crise des remèdes de cheval, Michel Camdessus, qui a régné pendant treize ans (jusqu'en 2000) sur le FMI, a souvent répondu que, s'il existait d'autres solutions, il serait le premier à les adopter, mais qu'aucune, pour l'instant, n'avait fait ses preuves. Son successeur allemand, Horst Köhler, semble faire le même constat, et l'arrivée au pouvoir des républicains aux Etats-Unis n'a fait que durcir les positions de l'administrateur américain, dont la voix est prépondérante au conseil du FMI.
Tout en coopérant plus étroitement avec la Banque mondiale pour mieux prendre en compte les conséquences sociales des programmes d'austérité qu'il impose en contrepartie de ses prêts, le Fonds n'a pas vraiment pris ses distances avec le "consensus de Washington" et exige toujours la libéralisation des marchés, la réduction des déficits budgétaires, la diminution des fonctionnaires, la vente des entreprises publiques, l'assainissement des secteurs bancaires... "sans calculer l'impact que ces mesures auront sur la pauvreté ou le chômage et en se concentrant sur les conséquences budgétaires ou les risques inflationnistes", souligne M. Stiglitz.
MAUVAISE ÉVALUATION
Fin 2001, dans le droit fil du discours des républicains, qui voulaient rompre avec la pratique des grands plans de sauvetage de la précédente administration, et cesser ce qu'ils considéraient comme un gaspillage de l'argent des contribuables, le Fonds a coupé brutalement le robinet à l'Argentine. Ce faisant, il a mal évalué que la lente agonie de l'Argentine finirait par se répercuter sur ses voisins, en raison notamment des liens commerciaux entre le Brésil et l'Uruguay au sein du Mercosur. Cette erreur de diagnostic l'a conduit, sous la presssion américaine, à opérer un virage à 180 degrés. S'il tient toujours la dragée haute à l'Argentine, c'est dans l'urgence qu'il a octroyé 1,5 milliard de dollars à Montevideo (versé dans un premier temps directement par le Trésor américain) et promis 30 milliards de dollars au Brésil, permettant, au passage, aux investisseurs privés de sauver leur mise. Ce qui apporte de l'eau au moulin de Joe Stiglitz, qui soupçonne le FMI "de se soucier plus de l'intérêt des marchés financiers que de la croissance des pays qu'il aide".
Dominé par les Etats-Unis, son premier actionnaire avec 17 % des droits de vote, équivalant à un droit de veto, le Fonds et ses 2 000 fonctionnaires, formés pour la plupart dans les universités américaines, continue d'être ballotté au gré des intérêts économiques et politiques de la Maison Blanche. La Turquie, que sa position géostratégique et, plus encore, la proximité d'une intervention militaire américaine en Irak rendent indispensable, est ainsi devenue le premier créditeur du FMI, malgré ses piètres performances économiques.
Cette situation ne changera pas tant que l'Europe, dont trois pays (la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne) détiennent, ensemble, plus de 15 % des droits de vote, ainsi que les pays en développement, ne seront pas parvenus à s'affirmer comme des contrepoids à l'hégémonie américaine. |
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